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Knock on Wood

La Baule : il etait une fois l'Hôtel de la Plage et du Golf

20 Juillet 2022 , Rédigé par Ipsus Publié dans #La BAULE 44500

L'Hôtel Mauspha est l'un des plus anciens hôtels de La Baule. 
Le terrain a été acheté à la S Benoit en 1886, construit et ouvert la même année. C'est un hôtel très chic pour l'époque avec accès direct à la plage, proposant des cabines de bains et un des premiers à s'équiper du téléphone puisqu'il a le N° 0.02 ! 
Autre point important pour lui, il est desservi par un arrêt de la navette entre La Baule et Le Pouliguen, ce qui offre un grand choix de visites pour les touristes. Il permet de bénéficier du calme de la villégiature dans le lotissement Benoit et des infrastructures des deux stations balnéaires. 
C'est un "établissement de premier ordre" comme le notaient les guides de l'époque. 
Il est dirigé par Alexandre MAUSPHA, un lorrain, fils de vigneron, originaire de Murvaux dans la Meuse. 
Les premières cartes de cet hôtel le situe au Pouliguen car dans les années 1890, la partie ouest de la plage, la Plage Benoit était considérée comme faisant partie du Pouliguen. 
M. MAUSPHA tiendra son hôtel jusqu'en 1897, il restera encore quelques années à La Baule. 
Puis, l'Hôtel Mauspha est vendu à MM. AUGEREAU et JOURDRAN et devient l'Hôtel de la Plage, puis Hôtel de la Plage et du Golf. C'est en effet, le seul hôtel qui a un accès direct à la plage. 
Malgré le départ de son créateur l'hôtel restera encore longtemps pour beaucoup l'Hôtel MAUSPHA.

Le bâtiment sera agrandi, modernisé. 
En juin 1924, l'hôtel est acheté par M. Roger BERNHEIM, originaire de Chalon sur Saône et M. CHANUT qui dirige déjà le Splendid Hotel.

L'Hôtel Mauspha dans les années 30 L'Hôtel Mauspha dans les années 30 L'Hôtel Mauspha dans les années 30

La Baule : il etait une fois l'Hôtel de la Plage et du Golf
La Baule : il etait une fois l'Hôtel de la Plage et du Golf
La Baule : il etait une fois l'Hôtel de la Plage et du Golf
BERNHEIM Roger, Germaine, Jacqueline, Huguette, Nicole,Claude

 

La famille BERNHEIM tient l’hôtel de la Plage et du Golf sur la plage Benoît à La Baule depuis le 15 juin 1924.

Entretien entre Nicole BERNHEIM et Olivier GUIVARC’H le mercredi 30 décembre 2015 :

Mon père faisait partie de ces familles alsaciennes dont beaucoup étaient tout à fait laïcs, ils n’ont jamais renié leur judéité mais ils ne pratiquaient rien du tout. J’ai été élevée dans le bleu total , je ne connais rien à tout ça et ses deux parents étaient originaires d’Alsace. Ils sont venus à l’intérieur des terres au moment de l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne après la guerre de 1870. Ils se sont toujours considérés comme des français, encore plus d’ailleurs. Mais ils ne pratiquaient rien du tout. On ne l’a pas renié, quand on circulait on voyait bien qu’on ne vivait pas tout à fait comme les autres. Je n’allais pas à la messe, etc, etc, je ne faisais pas ma première communion, les petites filles, elles se rendent compte de ça. Voilà, ça ne m’a jamais gêné.

Et votre père qui est né à Chalon sur Saône, quelle profession exerçait-il ?

Il avait fait HEC et comme les familles juives ne se mélangeaient pas avec les non-juifs à l’époque, ça a bien changé depuis… Ma mère était originaire de Lyon, elle est née BRUNSCHWIG en 1892. Mais elle est issue d’une famille très très fauchée alors que la famille de mon père était plutôt bien lotie. Alors on les a présentés comme ça se faisait parce qu’il n’y avait pas tellement de juifs à se caser et ma mère était très très belle et mon père est tombé amoureux fou.  Alors elle a eu un drame épouvantable dans sa jeunesse : elle avait un frère, un frère unique que mon père aimait beaucoup d’ailleurs, ils se connaissaient. Alors il y a eu un drame affreux, l’été 14, le régiment de Lyon et le régiment de Chalon-sur-Saône se sont tirés dessus et mon oncle a complètement disparu. On a rien, rien retrouvé de lui. Mon père a été blessé, assez gravement déjà, parce qu’il y est retourné [au combat], on était très patriote. Il s’appelait Jean BRUNSCHWIG.

Les deux beaux-frères s’appréciaient beaucoup et la disparition de mon oncle a été un grand grand choc pour mon père. Ça a été quelque chose de terrible, surtout ne pas retrouver les gens comme ça, rien. Alors, j’ai retrouvé dans les archives de la famille que j’ai un peu épluchées, il y avait la lettre d’un officier qui disait qu’il avait vu le sergent Jean BRUNSCHWIG touché en plein coeur, enfin frappé en pleine poitrine en tous les cas, mais on a rien retrouvé de lui, c’est terrible. C’était août 1914, il y avait des pluies d’obus…

C’était un type très charmant parait-il et qui rêvait de faire du théâtre. Je ne sais pas où il avait trouvé ça dans la famille, ça ne se faisait pas, mais alors pas du tout mais il rêvait de ça, d’une carrière future. Je ne sais pas s’il l’aurait fait de toute façon. Et d’après les photos, c’était un très très charmant garçon. Ma mère était très belle aussi. Enfin bref…

Donc Germaine et Roger se marient ?

Oui et ils s’installent à Chalon-sur-Saône. Alors ils se sont mariés en 12 [1912, en fait en décembre 1911] et arrive la guerre. Ils avaient déjà un enfant, ma soeur Jacqueline, Jacqueline GERSCHEL. Les GERSCHEL étaient aussi de Chalon-sur Saône. Enfin, vous savez, tout ça était très limité, les familles juives à l’époque, ça se mélangeait pas du tout. Elle est née en 1913, comme ça se faisait à l’époque [rires][NDLR : juste après le mariage donc], elle est née le 11 juin 1913. Je m’en souviens très bien, parce qu’il y avait un gag dans la famille.

Alors il y a eu une petite soeur qui n’a pas vécu, qui est née mais qui est morte tout de suite. Elle est née pendant la guerre, tous les médecins convenables étaient au front. Alors j’ai jamais su parce qu’on en parlait pas. Je crois qu’elle n’a pas vécu. Elle était morte-née ou quelque chose comme ça. Bon ça a dû être quand même un drame.

Et alors le 11 juin 1920 est née ma deuxième soeur Huguette. On racontait dans la famille mais je ne sais pas si c’est vrai, qu’elle était peut-être née le 10 mais pour que tout le monde s’en souvienne on avait mis le 11. Elle s’est mariée comme ça se faisait à l’époque… il y avait la période de la guerre, j’y reviendrai bien sûr [1939]. Après on a hésité très longtemps à partir de Chalon-sur-Saône parce que mon père était de la vielle école : « On ne fuit pas devant l’ennemi » disait-il. On s’est retrouvé à Mâcon et ma soeur Huguette a rencontré à la pension où on était, c’était des pensions où il y avait toute sorte de gens bizarres parce qu’on se réfugiait là où on pouvait. Et là, elle a rencontré un certain Roland MARTIN qu’était un français moyen, pas très joli de sa personne. Enfin, il a été extrêmement gentil avec nous, il nous a aidé à avoir des faux-papiers beaucoup plus tard. Il est tombé amoureux fou de ma soeur. Il ne se passait certainement rien parce qu’à l’époque, ça ne se faisait pas du tout. Bon alors ce Roland MARTIN, bon après il y a eu des tas d’histoires…

Et vous en quelle année êtes-vous née ?

Je suis née en 26, le 08 septembre 1926. Mon père a Chalon sur Saône était gérant d’un grand magasin comme les Nouvelles Galeries, il avait fait HEC. Et à Bourges, il rencontre un certain Monsieur Gomy, qui était hôtelier à La Baule et qui lui a a vanté les charmes de la station et que c’était une station balnéaire en pleine expansion. Alors il a acheté l’Hôtel de la Plage et du Golf en 1924. L’hôtel était ouvert de Pâques jusqu’au 15 septembre. La rentrée scolaire était à l’époque le premier octobre et on rentrait à Chalon pour l’hiver.

Bon la guerre arrive, on pensait qu’on allait gagner tout de suite. Enfin non, il savait que ce serait dur parce qu’il avait déjà fait 14 et que ça n’avait pas été tellement facile. Et donc l’hôtel a fermé évidemment et il a été réquisitionné par une école, l’école Octave-Gréard.

[L’hôtel sera réquisitionné quatre fois : d’abord par l’armée anglaise en 1939 car il y avait un gros contingent de l’armée anglaise basée à Saint-Nazaire, puis au moment de l’exode de mai 1940 par l’école primaire supérieure Octave-Gréard Paris, 8ème arrondissement [du 15 octobre 1939 au 15 juillet 1940], puis par l’armée allemande de 1940 à 1944 puis à la libération par les Américains puis les Français en 1945.

 

Suite et fin de l’entretien entre Nicole BERNHEIM et Olivier GUIVARC’H le mercredi 30 décembre 2015 :

 

https://shoahpresquile.com/2019/07/27/bernheim-roger-germaine-jacqueline-huguette-nicole-claude/

 

Brigitte GERSCHEL

et son père < 1958

à l'Hôtel de la Plage & du Golfe

La Baule : il etait une fois l'Hôtel de la Plage et du Golf
Soirée déguisée à l'Hôtel : Arlette & Gilbert en romains

Soirée déguisée à l'Hôtel : Arlette & Gilbert en romains

La Baule : il etait une fois l'Hôtel de la Plage et du Golf
à gauche Gilbert ( pull bleu ) & à droite Patrick ( chemise rouge )

à gauche Gilbert ( pull bleu ) & à droite Patrick ( chemise rouge )

La Baule : il etait une fois l'Hôtel de la Plage et du Golf
La Baule : il etait une fois l'Hôtel de la Plage et du Golf
Patrick , Gilbert & François devant l'Hôtel en 1956

Patrick , Gilbert & François devant l'Hôtel en 1956

La Baule : il etait une fois l'Hôtel de la Plage et du Golf

L´Espadon  1971

L´Espadon à La Baule, est en plein ciel au 5ème étage d´un immeuble situé à l’angle de l´Avenue de la Plage et de la Plage Benoit. Dirigé par Daniel Cova, on y accède par un ascenseur privé. Sa terrasse est prise d´assaut.

On y vient pour le panorama bien sûr, mais aussi pour sa Soupe de Poissons et sa Rouille, son Rouget froid au basilic, son Bar grillé sur fenouil ou aux herbes des marais, sa Barbue á la fondue de poireau et son Homard flambé « Baie d´Amour »

2 photos prises de la Terrasse de l'ESPADON 👇

avec mes parents on allait a l hotel de la plage & du golfe jusqu'en 1959 avant d avoir l appartement du Panoramic…. L'hôtel est détruit en 1965 pour y édifier la "Résidence du Golfe" (et non plus du golf) avec le restaurant panoramique "l'Espadon".

L'entreprise MONSIEUR DANIEL COVA avait domicilié son établissement principal à LA BAULE-ESCOUBLAC (siège social de l'entreprise). C'était l'établissement où étaient centralisées l'administration et la direction effective de l'entreprise .(1985 - 1990 )
L'établissement, situé au 2 AV DE LA PLAGE à LA BAULE-ESCOUBLAC (44500) , était l' établissement siège de l'entreprise MONSIEUR DANIEL COVA. on activité était les restaurants et cafes-restaurants (sans hebergement).

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