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Knock on Wood

Anne Nivat : Comment les islamistes voient l'occident

4 Juin 2011 , Rédigé par Ipsus Publié dans #MENA Afrique du Nord M.- O.

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http://bit.ly/p1Qd0m

  Interrogée lors d’une émission de télévision québécoise sur ses reportages hors normes dans des guerres où il ne fait pas bon être journaliste, Anne Nivat séduit si bien son auditoire que, le lendemain, elle est invitée par un officier canadien, sur le point de partir en mission de combat en Afghanistan, à venir parler à ses hommes.

 

Non seulement elle accepte, mais elle obtient de le rejoindre sur le théâtre d’opérations dans la très hostile zone de Kandahar, ex-capitale mythique des taliban, qu’elle connaît bien pour l’avoir sillonnée à sa façon depuis dix ans, intégrée dans la population locale et protégée par celle-ci.
Sur place, Anne Nivat, troque avec courage et discrétion le gilet pare-balles contre un châdri qui la soustrait aux regards sans l’empêcher d’observer, et multiplie les allers-retours entre les acteurs de cette drôle de guerre : militaires alliés, armée locale à l’incertaine loyauté, administration hypercorrompue du président Hamid Karzai, sympathisants taliban, ex-moudjahidine, profiteurs de guerre en tous genres, candidats à l’exil, qui lui font partager leur vision du conflit.

 

Grâce à elle, nous nous glissons dans l’envers du décor, loin des images officielles ou convenues.
A travers ce double regard unique et troublant - côté militaire et côté population - qui aide enfin à en saisir les rouages et les enjeux, Anne Nivat, encore sur le terrain en mai 2011, livre ici un grand document sur l’interminable guerre d’Afghanistan.

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http://bit.ly/qeowGk : interview audio d'Anne Nivat

brouillard.jpg

Le brouillard de la guerre résulte d’une incertitude fondamentale, provenant de l’absence de renseignement sur l’ennemi. http://bit.ly/niwhAV 
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http://ma-tvideo.france2.fr/video/iLyROoafJlNe.html

18.8.2009 :Alors que l'Afghanistan est appelé jeudi à des élections générales, Anne Nivat*, «journaliste de guerre» bien connue en Suisse romande, dit son pessimisme pour l'avenir de cette terre ravagée.
Reportage en trois volets, hors des sentiers battus de Kaboul:

http://www.swissinfo.ch/fre/politique_suisse/politique_interieure/Le_barometre_s_affole_dans_un_Afghanistan_ravage.html?siteSect=1511&sid=11092302&ty=st

   
Qui est Anne Nivat ?
 

Grand reporter née en 1969, Anne Nivat est la fille de l'historien Georges Nivat, spécialiste de la Russie.
Docteur en sciences politiques, elle est correspondante à Moscou, de Ouest France, Le Soir, RMC... depuis 1998.
Anne Nivat a couvert la guerre de Tchétchénie pour le quotidien Libération de 1999 à 2001. Son livre, "Chienne de guerre" (Fayard, 2000) a reçu le Prix Albert-Londres. En 2001, elle a publié "Algérienne", en collaboration avec Louisette Ighilahriz, un livre-témoignage qui a relancé le débat sur la torture pendant la guerre d'Algérie.

Elle fait son come-back en 2004 avec "Lendemains de Guerre en Irak et en Afghanistan" après six mois passés sur ces terres.

 
 

L'Occident tremble. Qui se cache derrière ces voiles et ces barbes ? Qui sont ces musulmans du Pakistan, d'Afghanistan et d'Irak ? Savent-ils vraiment comment nous vivons ? Comment nous voient-ils ? Que connaissent-ils de nous hormis nos armes, nos télés, nos mœurs ?

  Anne Nivat est partie, seule, dialoguer avec les mollahs des medressah du Pakistan, accompagner les Taliban d'Afghanistan, rencontrer les moudjahidin irakiens. Tous, combattants de l'islam et " adversaires " de l'Occident. En route, loin des grands hôtels d'Islamabad, de Kaboul ou de Bagdad, loin des zones protégées par les armées occupantes, elle a pris le temps de s'arrêter dans des familles, écartant le rideau du quartier des femmes, inaccessible et secret.

Islamistes : Comment ils nous voient Ce livre nous alerte sur l'Occident qui attire mais effraie. L'incompréhension s'est déjà installée et le fossé se creuse : là-bas, comme chez nous, on vit de stéréotypes, de fausses idées. On subit les images, les discours, la propagande.


 Si personne n'y prend garde, le " choc des civilisations " finira par prendre le dessus
 
 

 entretien GÉRALD PAPY

Comment les islamistes voient l'Occident et l'exècrent...

Grand reporter, Anne Nivat a parcouru l'Afghanistan, le Pakistan et l'Irak à l'écoute des islamistes.

Grand reporter en Russie, en Asie centrale, en Afghanistan et en Irak, la journaliste «free lance» Anne Nivat publie avec «Islamistes, comment ils nous voient» un ouvrage de témoignages sur la vision qu'ont de l'Occident des islamistes, de Kaboul à Bagdad en passant par Islamabad.

Parmi les griefs formulés par vos interlocuteurs à l'encontre de l'Occident, j'ai relevé le soutien à des dictatures, l'occupation de l'Afghanistan et de l'Irak, la dépravation de la société, l'arbitraire économique sous couvert de mondialisation... Lequel de ces arguments vous semble-t-il le plus répandu?

Ce n'est pas un rejet en bloc de l'Occident. La relation est très ambiguë: rejet-attirance. La modernité, la technologie, le système d'éducation... sont prisés.

Mais, parmi les griefs, le plus notable est le sentiment d'humiliation. Selon eux, l'Occident ne comprend pas l'islam et ne voit que son «mauvais» côté. Cela leur donne le sentiment, parfois, de ne pas exister. Dès lors, commettre un acte terroriste est, pour certains, exister. Le rôle de la télévision est également important. C'est le seul moyen, à leurs yeux, de faire connaître une cause. C'est le cercle vicieux du terrorisme.

Ensuite, il y a la vision tout à fait différente qu'ils ont des moeurs. L'Occident leur apparaît comme le lieu de la dépravation suprême. Comme aujourd'hui, on sait tout sur tout, tout de suite, à cause du «village global» dans lequel nous vivons, ils connaissent les lois votées en Europe sur le mariage homosexuel. Et cela les choque encore plus.

Il est vrai que la vision que nos médias véhiculent de l'islam est «occidentalocentrée», emplie d'erreurs et d'amalgames. Elle manque des détails importants qui permettraient d'aboutir à une vision plus proche de la réalité et de réagir. C'est la question principale: que faire face au terrorisme? Avons-nous trouvé les réponses adéquates à cette menace? Pour y répondre, il faut d'abord savoir ce que l'autre a à dire. L'entendre; ce qui ne veut pas dire l'accepter.

Ces griefs sont-ils partagés par une grande partie de la population?

Bien sûr. Ce que je relate, c'est un état d'esprit, une atmosphère générale. Forcément, la population a du mal à trouver que ce que nous appelons la démocratie soit le meilleur système. Non pas parce qu'elle est contre la démocratie. Mais parce que ce qu'eux voient de la démocratie dans leur quotidien n'a rien de positif: l'insécurité maximale, l'anarchie, les kidnappings, la corruption, tout ce que de quoi leur quotidien est fait. Ils n'ont de notre démocratie qu'une vague idée.

Youssouf Mirkis, un frère dominicain rencontré en Irak vous parle, à propos de la société musulmane, de «neurasthénie sociale à grande échelle». Partagez-vous cette analyse?

Il dit aussi: «Notre société crie parce qu'elle a mal. Elle crie, elle crie mais personne n'entend ce cri». Les individus qui crient ne trouvent rien d'autre de mieux à faire que de tuer ou de se tuer eux-mêmes pour pouvoir se faire entendre. Ils ont l'impression d'être encore pire que le Tiers-monde. Certains de mes interlocuteurs ont parlé d'une nouvelle forme de colonisation.

Cet article provient de http://www.lalibre.be

 © La Libre Belgique 2006   

   L'Express du 22/11/2004

Anne Nivat

Chroniques du chaos par Eric Dupin
«Libérés», les Irakiens et les Afghans, ou désormais livrés aux régressions identitaires? Une enquête éclairante de la journaliste Anne Nivat

Anne Nivat est grand reporter. Vraiment. Pas du genre à siroter du whisky dans les grands hôtels entre deux taxis. Déjà couronnée par le prix Albert-Londres pour sa couverture du conflit tchétchène, cette jeune journaliste indépendante n'a pas froid aux yeux. Se fiant à sa «bonne étoile», elle a sillonné pendant six mois les coins les plus reculés ou les plus dangereux de l'Afghanistan et de l'Irak. Un an après la fin officielle des hostilités.

 FERGHANA.RU
  Information Agency 2005

Anne Nivat: I'm trying to understand strangers to impart some of this understanding to others



Ecrit dans un style vivant et sobre, son livre entend non pas démontrer, mais montrer. Que sont devenus ces deux peuples, concrètement, depuis leur «libération»? Pour le savoir, Anne Nivat a misé sur une empathie presque ethnographique, n'hésitant pas à porter la burqa en Afghanistan! Son autre arme est le temps. N'étant pas esclave de «l'actu» et intervenant après-coup, la journaliste instaure un climat de confiance qui lui permet de recueillir des témoignages plus sereins.

Anne Nivat n'a pas sondé les reins et les coeurs de tous les Afghans et Irakiens. Elle fait essentiellement parler une certaine élite - enseignants, chefs de village, dignitaires religieux, artistes, etc. Mais, liens familiaux aidant, toutes ces vies racontées tissent la toile d'une myriade d'histoires qui font l'Histoire. L'auteur a confessé aussi bien un ancien milicien baasiste qui aurait coupé «treize langues et une quarantaine de mains» qu'un chef de guerre afghan ou un ex-amiral irakien. Partout, elle a pris soin de prêter l'oreille à l'infinie variété des ethnies.

La maladresse américaine est patente. Ce grand voyage invite le lecteur à entrer dans la demeure et l'intimité de toute une galerie de grands et petits personnages. Il en tirera peut-être plus de compréhension du chaos ambiant que s'il avait avalé d'arides traités de géopolitique. Car le journalisme de terrain d'Anne Nivat, ponctué de notes historiques, n'a rien d'un divertissement folklorique. Malgré sa solide culture politique, l'auteur ne livre qu'en conclusion quelques analyses générales. La lecture de son reportage rend pourtant saisissants plusieurs points communs entre les aventures afghane et irakienne.

La maladresse américaine est patente dans les deux cas. Il n'y a pas simplement défaut de préparation de l'après-dictature et manque d'intelligence politique. C'est aussi quotidiennement, sur le terrain, que les Américains, qui se croyaient libérateurs, ont vite suscité de la méfiance, avant qu'elle vire de plus en plus fréquemment à la franche hostilité. «En Irak comme en Afghanistan, le comportement arrogant des troupes américaines a provoqué rancoeur et ressentiment», peut écrire Anne Nivat après avoir rapporté d'innombrables faits et anecdotes. La peur de ces troupes devenues d'occupation, leur isolement croissant de la population démunie ont engendré une situation explosive dont savent profiter extrémistes et terroristes de tout poil.

Des antagonismes ethniques revigorés. Les régressions identitaires qui rongent les deux pays promis à la «démocratie» par le président Bush sont l'autre grande leçon de cette enquête. En Afghanistan comme en Irak, le sort des femmes - un excellent test de santé démocratique - ne s'est pas amélioré, quand il n'a pas empiré. L'islamisme réactionnaire a le vent en poupe. Les fondamentalismes religieux prospèrent sur fond d'hostilité à ce qui est perçu comme d'humiliantes incursions occidentales. Pis encore, les antagonismes ethniques ont partout repris vigueur, les ambitions claniques tirant profit du désordre établi.

Anne Nivat a parcouru deux pays profondément désorganisés et démoralisés. Les intellectuels américains néoconservateurs partisans d'une exportation par la force de la démocratie devraient songer que même les intellectuels les plus occidentalisés de ces pays en viennent désormais à douter de sa valeur universelle.

http://livres.lexpress.fr/critique.asp?idC=9333&idR=12&idTC=3&idG=8

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Anne Nivat is a French journalist and writer living in Moscow. She works with various media outlets. Nivat's books "Cursed War", "Algerian Woman", "Skyscraper" are different. One is about the war in Chechnya, the other is a compilation of memoirs of an Algerian woman who survived a war, and the last is about Anne's neighbors in one of Josef Stalin's famous skyscrapers in Moscow. Her last book about Afghanistan and Iraq was published in France last year.

Her books translated into several European languages, Nivat became a popular writer overnight. Anne returned from a trip to Uzbekistan and Kyrgyzstan several days ago. She is leaving for Tajikistan in a week. Anne plans to write a new book on Central Asia in May and June.
Anne's Russian has always been perfect. Her father is George Nivat, Professor of the Geneva University and a prominent specialist in Slav culture. We met with Anne in central Moscow for a short interview.

Daniil Kislov: Anne, you are a war correspondent who visited all conflict areas in the world. Why Central Asia now? There are no wars there, thank God. What will you next book be about?

Anne Nivat: I hope there will be no wars in Central Asia. I've lived in Russia for over seven years now and I have always wanted to make a trip to Central Asia. When I was a Liberacion correspondent, however, I was not sent there precisely because there were no wars there to cover. Wars and conflict areas are "fashionable" subjects nowadays. War in Chechnya was "it" in the West in late 1999 and early 2000. It was Afghanistan after that, and it is Iraq nowadays. I decided to make a trip to Central Asia on my own. All these transition periods, the trauma the collapse of the Soviet Union left behind - all of that is extremely interesting. This trauma affected mentality. How this mentality is changing, in what direction - that's what interesting. The changes are very slow, you know. And I want to do what journalists never do because they do not have the time. I know all the ins and outs of journalism, and what I want is absolutely different. Wherever there are lots of journalists, I'm never there. I just want to talk to people. Besides, interrelations between Russia and America are what interests me in Central Asia too.
Central Asia is a colossal territory the West does not know absolutely anything about. That's the only region in the world neither CNN nor Euronews report anything on. Not even weather forecasts. As though there are no temperatures there. As though the place does not even exist.

Islam in Central Asia interests me too, existence of fundamentalist movements and how they relate to the so called global threat and the war on terrorism. I want my readers in the West, when they have read my book, to start thinking that there are people like them far away, people merely living different lives. I want to describe their lives. I want a place for these peoples and this region in the minds of my readers in Europe.

Daniil Kislov: Did you meet with activists of Hizb-ut-Tahrir, a party outlawed in many countries? What are your impressions? It is common knowledge that the authorities of many countries including Uzbekistan designated this movement as their bitter enemy and a prime threat to regional security. Is it?

Anne Nivat: A meeting with them was what my whole trip was about. I met with them in Kyrgyzstan and Uzbekistan. It was easier to arrange a meeting in Kyrgyzstan because it is not a police state Uzbekistan is. In Uzbekistan, they are practically all jailed. Whoever is not is usually afraid to talk. Still, they can always be found.

















Here is an example. There was a fellow there, a Russian who had embraced Islam. I met him in Kyrgyzstan eighteen months ago. I did not know what Hizb-ut-Tahrir was then. I found him again, this time. He got married, sired a son. He is a big shot with Hizb-ut-Tahrir now. That's a well organized party with strict discipline, something like the Communist Party of old. I believe that this is where the threat exists - this party is better organized then all other allegedly democratic parties that nevertheless lack a structure. There is no democracy in Iraq, Afghanistan, or Central Asia. I mean that there are no serious democratic parties there, established long ago and properly organized. Hizb-ut-Tahrir alone has organization like that, and that's what sets it apart from other parties.


This party wants to establish a caliphate by peaceful means. It is against violence, against terrorist acts. It is not like Al Qaeda... even though nobody really knows what Al Qaeda is. Or take the Islamic Movement of Uzbekistan and other parties and movements. Nobody knows what they are. Still, there are organizations among them that abhor violence. To a certain degree, they accept violence as a means against the countries that refuse to participate in establishment of the caliphate. They do not rule out the possibility of a jihad against these countries in future. But they do not conceal it.

What I'm saying is that I never saw any zealotry or perceived any danger in activists of Hizb-ut-Tahrir I met with. They are very clever and reasonable. Of course, I'm talking about top echelons like this young Russian fellow I believe I mentioned. They know what is happening throughout the world, they scan Internet and translate what they find interesting into the Uzbek and Kyrgyz languages. They are involved in a colossal propagandistic campaign and that also reminds me of the former Communist Party.

One local journalist told me that to ignore them completely would have been better than what Islam Karimov in Uzbekistan is doing. They prosper there nowadays because Karimov locks them up. Karimov's policy backfires but the authorities are blind to it. All of that benefits the authorities of Uzbekistan because it enables them to fortify their own regime and be applauded by the American partner...

Daniil Kislov: Or Russian...


Anne Nivat: Both! These days, every country in the world is making use of the existence of this global, general, total, or whatever threat to promote its own objectives. Hence all this mess: nobody in Uzbekistan knows who Hizb-ut-Tahrir activists are, who the Wahhabi are, and who activists of the Islamic Movement of Uzbekistan may be... All of that is mixed up deliberately to make the population think that some threat does really exist.

Nobody in Central Asia knows true Islam. The Islam I encountered in Afghanistan and Iraq does not exist in Uzbekistan! Knowledge of the Koran is shoddy. It's all right that so many people in Central Asia call themselves Moslems. Islam is an element of their nationality now, after 75 years of dictatorship, Leninism, Stalinism, and atheism. The local authorities should recognize it as such.

Moslems are castigated all over the world now, and that only consolidates them. This is not something that exists among Christians, Catholics, or Protestants precisely because they are not under fire. Moslems feel jeopardized. We claim that they pose a threat and they are saying the same thing about us. This is what my next book will be about - about absolute absence of mutual understanding between Moslems and non-Moslems, between these two camps. This mutual violence feeds terrorism and creates a vicious circle.

I'm a Western woman travelling the countries I did not grew up in. I'm like a bridge, you know. I'm trying to understand strangers to impart some of this knowledge to others like me.

Daniil Kislov: Is there a revolutionary situation in Uzbekistan?

Anne Nivat: I was amazed that so many people in Central Asia are afraid of a "color revolution". Where Uzbekistan is concerned, however, I do not think that the fears are grounded because in Ukraine and Georgia the opposition had America's support. It is not so in Uzbekistan where America supports the ruling regime. Besides, there are no leaders there like Yuschenko in Ukraine and Saakashvili in Georgia.















Everything in Kyrgyzstan, however, is ready for a revolution. There are lots of non-government organizations there sponsored from America and Askar Akayev knows it. It is not clear at this point who the man will be [whoever becomes the leader of the opposition - Ferghana.Ru news agency], and what the population wants is not clear either. Everybody is afraid of changes, you know. Everybody thinks that Akayev will retain power somehow - through his daughters or close associates. Kyrgyzstan is the only country in the world where only 35 kilometers divide an American military base from a Russian. That's something unique. What side Kyrgyzstan itself is on is not quite clear. Still, this country is much closer to Russia than Uzbekistan. From the point of view of aggressiveness with regard to neighbors and everyone else, Uzbekistan is something horrible.

Daniil Kislov: Have any changes taken place in Uzbekistan since your last visit there?

Anne Nivat: Impoverishment is what I noticed right away. The situation is deteriorating. Survival is all they are thinking about there. There are no wars there, but I was reminded of Chechnya where the war is all everyone is thinking of. There were lots of complaints there.

God forbid something happened there. I want the West to become aware of these countries before something happened there.

Daniil Kislov: How did you find Ferghana? Did you have a chance to see the city?

Anne Nivat: Unfortunately, I did not. I did not see anything. Weather was something horrible. It was very cold and we spent almost the whole day in Bravo cafe.

Daniil Kislov: Did you like the cafe?

Anne Nivat:: Oh, I did! That's a unique place. It was dinner time, and the place was crowded! That's the center indeed. I liked it very much. I also liked it that the Russians I was with there feel at home in Ferghana and do not want to leave. That's a rare place in all of the Ferghana Valley that Russians feel at home in.



Daniil Kislov
"Ferghana.Ru news agency", 15.02.2005

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