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Knock on Wood

où en sont les tabous en 2007 ?

29 Avril 2007 , Rédigé par Ipsus Publié dans #Réformes - Relance et Elections

 En 1968 il était " interdit d'interdire ".....
Depuis la chute du mur de Berlin les idées ont évolué.
Afin de comprende ce qui bouge actuellement et pour éviter de trop politiser le débat, j’ai retenu certains passages de cette analyse qui fait l’historique de la question.
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Gérard Grunberg, du Cevipof, revient sur la fin du tabou de l'alliance du PS avec le centre :
   Alain Bergounioux, a publié l'Ambition et le Remords. Les socialistes français et le pouvoir 1905-2005 (Fayard, 2005).
 
C'est la fin du tabou ….
 
D'où venait ce tabou ? 
 
Du congrès d'Epinay en 1971, lorsque François Mitterrand a pris la tête du PS, sur la base d'alliances à gauche.
Cette page est aujourd'hui tournée, pour deux raisons :
- parce qu'il n'y a plus de partenaires à la gauche du PS
-  parce que Ségolène Royal est dans une stratégie d'autonomie par rapport au PS.
 
Mais en 1971, comment s'était imposé ce tabou ? 
 
L'époque était à la gauche, c'était l'après-68.
La défaite [du centriste] Alain Poher, en 1969, avait calmé les ardeurs des socialo-centristes...
 
Mitterrand a eu une approche tactique d'alliance avec le PCF, dans une logique d'affrontement droite-gauche.
 Il voulait un PS de gauche, qui reniait ses alliances de type «troisième force» avec le centre.
 
La «troisième force» ? 
 
Sous la IVe République, entre 1946 et 1958, il s'agissait d'accords entre les socialistes et d'autres forces, comme les démocrates-chrétiens du MRP, pour défendre les institutions contestées à la fois par les communistes et les gaullistes.
 Mais il n'y a jamais eu de véritable alliance politique.
A l'époque, les socialistes n'avaient guère le choix.
N'oublions pas qu'à partir de 1947, c'était la guerre froide et que les socialistes avaient choisi le «monde libre».
 
Ce fut une parenthèse dans leur histoire ? 
 
Entre les deux guerres, de 1918 à 1940, les socialistes ­ y compris Léon Blum ­ étaient réticents à conclure des alliances sur leur droite, par exemple avec les radicaux.
 Il faudra attendre 1936 et le Front populaire pour que cela se fasse, parce que la SFIO [l'ancêtre du PS] était majoritaire.
Les socialistes ont toujours eu peur de ne pas être assez à gauche.
 
D'où vient cette crainte ? 
 
De la Révolution française. Avec l'idée que la réforme n'est pas un moyen de changer les choses.
Dès sa fondation, en 1905, la SFIO a opté pour une ligne classe contre classe. Et malgré la scission avec les communistes au congrès de Tours en 1920, la SFIO est restée tournée vers la gauche.
 
Ce que vient de proposer Ségolène Royal serait une première... 
 
D'abord parce que les socialistes n'ont, pour l'instant, plus rien sur leur gauche.
Elle l'a imposé sans débat à son parti et même à François Hollande.
Cela ne pouvait d'ailleurs pas se faire autrement, tant les tabous pèsent sur le PS.
 
Ils ont donc tous été levés ? 
 
Pendant longtemps, le principal obstacle à une alliance entre les socialistes et les démocrates-chrétiens était la question de l'école libre et de la laïcité. Cette question est devenue désormais beaucoup moins importante.
 
Quels sont aujourd'hui les choix du PS ? 
 
Il y a trois stratégies possibles :
- Un, des accords à gauche, mais on ne voit pas avec qui.
- Deux, un grand parti socialiste seul.
- Trois, une alliance avec le centre.
Mais, dans ce cas, ce qui compte ce ne sont pas les voix de Bayrou mais le nombre de siège de députés.
 Tout dépend donc du résultat des législatives .
 
(1)   Il vient de publier :
l'UMP, le PS et l'élection présidentielle, vers un bipartisme en France ?
 avec Florence Haegel, aux Presses de Sciences Po.
 
 

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