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Knock on Wood

le Sociétal et le Régalien : la Laicité de 1905 et de 2024

1 Août 2024 , Rédigé par Ipsus Publié dans #Dans L'AIR DU TEMPS, #JURIDIQUE , Fiscal & Partenariats

Depuis 20 ans on vit dans le déni,faute de courage des politiciens de tous bords,ayant cru acheter la paix sociale,en détournant le regard ou en craignant de mettre des MOTS sur les MAUX 

Les Media et les Reseaux sociaux amplifient les phénomènes et la " majorité silencieuse " peine à se faire entendre, face aux Lobys et aux " minorités agissantes "

Certains mots ont repris du sens comme : République, Valeurs , Autorité , Laicité , vivre ensemble et non en " communautés " isolées, bien que chacun puisse être attaché à son village, son club sportif ou ses valeurs , mais en admettant le droit à la différence, de croire ou ne pas croire, dans un respect mutuel,sans imposer à autrui des comportements incompatibles avec nos usages et nos lois.

Tout le monde apprécie les plats méditerranéeens des 2 rives, mais ce n'est pas pour celà qu'on ira jusqu'à tout remplacer de notre " art de vivre " 

Quand on va en vacances à l'étranger,à moins d'être très mal élevé,on s'informe sur les usages afin de ne pas choquer et bien apprécier des moments de dépaysement 

Alors on se demande pourquoi certains voudraient notre hospitalité tout en chamboulant nos modes de vie 

S'intégrer ne veut pas dire se renier,mais ne pas vouloir opposer des cultures entre elles : s'enrichir de nos differences au lieu de s'affronter 

Parmi les règles élémentaires du VIVRE ENSEMBLE ,il y a en Europe et chez nous, l'égalité de l'homme et de la femme , le machisme etant devenu ringard 

La LOI de 1905 fit l'objet de vifs débats en son temps , en souvenir d'époques conflictuelles du temps des Rois ou des débuts de la République,voulant éviter de revoir un état dans l'état , dans certains secteurs ou groupements 

On doit pouvoir se promener dans la rue sans se faire agresser,par ceux dont votre tête ne revient pas et quand les cafés fonctionnent , quiconque peut s'y attabler,seul ou accompagné 

Sans revenir sur les " voilages " ,j'ai gardé de mon enfance la peur des fantômes 

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En matière de discours sur la laïcité, il existe une ligne de crête qui consiste à prôner la laïcité ouverte du modèle libéral anglo-saxon tout en affirmant être fidèle à la loi de 1905.

Sans doute manque-t-il une suite à l’expression "laïcité ouverte" pour qu’elle soit bien interprétée, cette laïcité est ouverte aux religions, elle est celle des accommodements religieux, dits raisonnables, avec les lois communes ( comme au Canada ).

C’est un projet politique très différent du nôtre qui aurait pu advenir si la Révolution française n’avait pas eu lieu, si les opposants aux lois de Jules Ferry de 1881-1882 sur l’école publique gratuite laïque et obligatoire, et à la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État, l’avaient emporté.

Le défaut d’application de la loi de 1905 entraîne la multiplication des débats parlementaires pour tenter de contrer les violations majeures de la laïcité.

Entre la première offensive islamiste à l’école en 1989 et la loi de 2004 interdisant le port de signes religieux ostensibles par les élèves dans les écoles, collèges et lycées publics, 15 ans de conflits se sont écoulés et la brèche ouverte ailleurs est restée béante.

Le refus d’appliquer la loi de 1905 conduit ainsi mécaniquement à l’accroissement des fractures sociales.

Les nouvelles lois sont qualifiées d’"islamophobes", au sens de racisme antimusulmans, comme si une phobie était un racisme et une religion une race.

L’application de la loi de 1905 ne court pas le risque de renforcer la posture victimaire des islamistes qui n’étaient pas les premiers visés à l’époque.

 "La solution […] que nous préconisons aujourd’hui : répondre aux principes de persécution du clergé, par des principes de liberté ; rejeter les prêtres dans leurs églises, pour que soit affranchie la société laïque" (Briand, 4 mars 1905, p. 108).

La loi de 1905 est effectivement une loi de liberté, elle libère notamment l’espace public de toute incursion religieuse, en dehors des cérémonies, processions et autres manifestations extérieures d'un culte ponctuellement autorisées par les maires (Art. 27).

Elle rend libres les Églises de leur organisation et de leur fonctionnement interne. Ces dernières restent néanmoins sous surveillance de l’État qui doit garantir la liberté de croire, de ne pas croire, de changer de religion (Art. 31), de pratiquer son culte dans les lieux de culte en toute quiétude (Art 32).

L’État doit aussi interdire les prêches contenant une "provocation directe à résister à l'exécution des lois ou aux actes légaux de l'autorité publique" (Art. 35).

La loi de 1905 a été prise dans l’intérêt de l’ordre public (Art. 1).

L’intérêt de l’ordre public est notamment la neutralité des Églises sans laquelle l’État ne serait plus laïque mais seulement neutre.

L’État aménagerait alors les lois des hommes (démocratie) pour les accommoder avec les lois des cultes des différentes communautés, affaiblissant gravement l’indivisibilité de la nation et la démocratie.

 Le rapporteur de la loi de 1905, Aristide Briand s'épuisait à le répéter à ceux qui ne voulaient pas comprendre :

«La rue, la place publique sont à tous. Pourquoi revendiquez-vous le droit, vous catholiques, en régime de séparation, de violer la neutralité confessionnelle en exposant aux regards des citoyens, qui peuvent ne pas partager vos croyances, des objets exaltant votre foi et symbolisant votre religion ? Votre conscience ne peut-elle donc être libre qu'à la condition de pouvoir opprimer celle des autres ? » (Briand, 44e débat, 27 juin 1905).

«Messieurs, c'est toujours la même thèse soutenue par tous nos collègues catholiques. Ils considèrent que leur conscience n'est plus libre dès qu'il ne lui est plus permis d'imposer leurs croyances à l'ensemble des citoyens.» (Briand, 45e débat, 28 juin 1905).

Et non, la laïcité française, aux termes de la loi de 1905, ce n'est pas la seule neutralité de l'État.

Le divorce entre l'État et les Églises (quel que soit le culte) impose certes la neutralité de l'État mais exige la neutralité absolue des Églises.

Neutralité asymétrique puisque les Églises restent sous la surveillance de l'État (Titre V de la loi de 1905 : Police des cultes (Articles 25 à 36-3)).

Voici ce que soulignait Aristide Briand à propos de l'actuel article 26 : «Si l'État demeure neutre à l'égard des Églises, celles-ci doivent observer une neutralité absolue à l'égard de l'État» (Briand, 4 mars 1905). 

Qui dirait que la mer a un code de la navigation mais pas les navigateurs ? Ou que l'hémicycle de l'Assemblée nationale française est «non-fumeur» mais que députés peuvent y fumer.

En France, les citoyens sont tenus de respecter les lois laïques.

Aristide Briand comptait «répondre aux principes de persécution du clergé, par des principes de liberté ; rejeter les prêtres dans leurs églises, pour que soit affranchie la société laïque» (4 mars 1905).

Chacun peut choisir sa soumission religieuse en France pourvu qu'il n'en impose pas le spectacle aux autres : la loi de 1905 exige le respect de la liberté de conscience d'autrui.

 La loi de 2004 sur l'interdiction du port de signes religieux ostensibles dans les écoles, collèges et lycées, n'a fait que préciser, en l'écrivant noir sur blanc, le principe de la loi de 1905 puisque ses opposants sont toujours très actifs et font semblant de ne rien comprendre à l'esprit de la loi.

La préférence pour un patriarcat religieux, pourvu qu'il ne soit pas occidental, aura du mal à convaincre sur le terrain de l'égalité en droit de l'homme et de la femme.

Ensuite, la promotion du voile à l'école, au collège ou au lycée, concerne des petites filles ou des jeunes filles mineures dont le consentement, au regard de la loi, mérite d'être questionné. Ajoutons que défendre le voilement des fillettes revient à les considérer comme des appâts sexuels, ce qui, là aussi, mérite réflexion.

. Contrairement au modèle américain, la République française est indivisible, laïque, démocratique et sociale, elle n'est pas un patchwork de communautés.

Notre devise n'est pas «In God We Trust» («Nous croyons en Dieu»), elle est «Liberté, Égalité, Fraternité».

Notre démocratie est intimement liée à la laïcité, c'est-à-dire aux seules voix de la science et de la raison, bien loin du créationnisme qui a pu s'inviter au plus haut sommet de l'État américain, et notre République est sociale, à distance de l'individualisme exacerbé américain.

En France, la fraternité républicaine exige des efforts.

Quelle est donc cette manie de vouloir démontrer que la laïcité française est raciste, misogyne et islamophobe quand, par définition, la séparation des Églises et de l'État n'a rien à voir, ni avec la race, ni avec les femmes, ni avec une religion en particulier ?

 

                                    https://www.persee.fr/doc/mat_0769-3206_2005_num_78_1_1022

.....( publié en avril 2021 )

La question de la laïcité à l’université semble provoquer une sorte de « dédoublement de la personnalité ».

Le républicain laïque français se transforme (souvent) en un très religieux multiculturaliste libéral anglo-saxon.

« L’université est laïque mais pas ses usagers », vous dit-il.

Malgré le sérieux de votre interlocuteur, il affirme en gros que la route a un code mais pas les automobilistes.

En 2019, le philosophe Marcel Gauchet avait mis en garde contre l’impossibilité logique de ce type d’affirmation :

 « Il ne faudrait pas négliger de réfuter un sophisme qui fait beaucoup de dégâts, le sophisme selon lequel “L’État est laïc, la société n’a pas à l’être. Il est volontiers invoqué par les juristes à l’appui d’un modèle multiculturel, mais il est profondément trompeur ».

Tout à coup, le motif de l’âge des étudiants nous ferait basculer d’un modèle à un autre comme s’il était vital pour la nation de former sa jeunesse au modèle anglo-saxon.

Force est de constater que, malgré la loi votée, la liberté de conscience d’autrui a cédé le pas à la liberté de pratique religieuse à l’université.

Par quel cheminement intellectuel ? Comment l’âge des étudiants a-t-il pu entrer dans l’équation ? La loi aurait-elle changé ?

Voyons le code de l’éducation : « La Nation garantit l'égal accès de l'enfant et de l'adulte à l'instruction, à la formation et à la culture ; l'organisation de l'enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l'État » (Art. L141-1).

Donc, il n’y a pas de distinction entre les enfants et les adultes.

L’article L141-6 ajoute : « Le service public de l'enseignement supérieur est laïque et indépendant de toute emprise politique, économique, religieuse ou idéologique. »

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