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Knock on Wood

REBECCA : 1940 ou 2020 ?

2 Novembre 2020 , Rédigé par Ipsus Publié dans #Comme au CINEMA

Publié en 1938, Rebecca est l'un des romans les plus connus de Daphné du Maurier, auteure britannique du XXe siècle.

Il mêle habilement histoires d'amour, de fantôme, du suspense et des codes du roman policier. 

Rebecca raconte d'abord l'idylle entre une héroïne de 20 ans, qui n'a pas de nom, et Maxim de Winter, quadragénaire veuf depuis un an, riche et propriétaire de Manderley, un domaine dans les Cornouailles.

C'est l'amour fou : les deux protagonistes se marient quelques jours après leur première rencontre. 

REBECCA : 1940 ou 2020 ?

 

je n'aime pas trop les critiques littéraires ou cinématographiques qui veulent se rendre intéressants,en descendant une oeuvre,tout comme la TV en invitant un auteur 

Aussi ai-je plutôt cherché à faire une fiche de lecture , comme on faisait quand j'étais jeune, en mettant en évidence les références , les différences et l'esthétique .......d'autant que le passage du noir et blanc à la couleur a changé la nature du film .

Où Rebecca(2020 ) a-t-elle été filmée? ( voir video,ci-dessus )

  • L'adaptation 2020 de Rebecca a été principalement filmée au Cranborne Manor dans le Dorset, qui est censé représenter le domaine de Maxim de Winter Manderley, selon House and Garden.

Cranborne Manor a été construit au XIIe siècle comme pavillon de chasse pour le roi Jean, les zones de chasse du domaine étant utilisées comme terrain de chasse royal jusqu'au 17e siècle, selon le site Web officiel de Cranborne.

Devon Live a également rapporté en juin 2019 que Hartland Quay dans le nord du Devon serait fermé au public pendant quatre jours pendant que les équipes filmaient des scènes de Rebecca à l'endroit populaire.

REBECCA : 1940 ou 2020 ?
REBECCA : 1940 ou 2020 ?

« Rebecca est un classique de la littérature que je pensais connaître. Mais en lisant le script, j’ai pensé :

 "Oh, mes souvenirs étaient complètement à côté de la plaque." J’imaginais que je souffrais d’une sorte d’amnésie culturelle mais, en en parlant autour de moi,

il se trouve que les gens ne se remémoraient pas davantage les choses.

J’ai pris conscience qu’on ne se souvenait peut-être pas comme on le devrait de ce roman très connu.

Je voulais raconter cela à nouveau, en surprenant le public de la même manière que j’avais été surpris », avance le réalisateur,Ben Wheatley

Sa version de Rebecca, prend des libertés avec le livre, notamment sur la fin, mais elle colle parfaitement à la description de la rencontre entre les deux personnages principaux, à Monte-Carlo, qu’elle prend le temps de raconter, contrairement à la version d’Alfred Hitchcock.

Si la fiction de Daphné du Maurier est un classique du « roman gothique », Ben Wheatley opte pour le contre-pied.

Son film est étonnamment lumineux, de sa première demi-heure ensoleillée et sans une once de second degré à la fameuse scène de la visite de la chambre de Rebecca baignant dans un éclairage froid et blafard, sans ombre. Le Britannique a réduit les effets de style au strict minimum 

 Le film perd ainsi en mystère ce qu’il gagne en résonances contemporaines – notamment à travers sa valorisation des figures féminines – mais il ne fait pas offense au matériel d’origine. Au contraire, il donne envie de s’y plonger.

 

ci-dessous,la fameuse scène du Bal

où elle s'est fait pieger par Mme Danvers ,

ayant suggéré de mettre 1 robe rouge,

comme celle sur 1 tableau,dans l'escalier ,

qui va susciter la réaction de son époux

à sa descente de l'escalier 

la critique de Time est sévère pour cette nouvelle version

Pourtant, il y a deux bonnes raisons de regarder Rebecca. Le premier est l'œuvre du costumier Julian Day, qui recule de quelques crans les modes par rapport à 1938 - elles ressemblent davantage au début des années 1930 - tout en restant fidèle aux charmes et aux insécurités des personnages de l'histoire. Maxim fait son entrée dans un costume en lin souci qui est en quelque sorte à la fois drapé et immaculé - un regard qui dit: Approchez, ma chère, mais pas trop près. La future Mme de Winter s'habille autour de Monte-Carlo dans de simples vêtements de sport qu'une fille de sa station porterait - pantalons de marin volumineux, taille haute et chemisiers à volants - mais qui parlent toujours d'une envie d'éclater dans le monde. Quoi qu'il en soit, les vêtements de Rebecca sont toujours amusants à regarder.

Cela vaut également pour Kristin Scott Thomas, dont la majestueuse et malveillante Mme Danvers se tient debout même à côté de l'étonnante interprète qui a joué le rôle dans la version de Hitchcock, Judith Anderson. Son sourire de renard ne dénote jamais de joie, seulement une désapprobation flétrie; ses yeux étincelants pénétraient dans l'âme de la nouvelle Mme de Winter et la trouvaient insuffisante. Elle est une figure au goût infaillible et à l'érotisme glacial, et à moins que vous ne soyez une femme parfaite - et parfaitement morte - il n'y a rien de lui plaire. Elle est le véritable esprit fantôme de cette Rebecca, étrange et séduisante et effrayante, une femme qui, malgré son sens de soi apparemment invulnérable, est toujours l'esclave d'une femme qui n'existe plus. Peut-être qu'elle a tout simplement trouvé son chemin dans le mauvais film: elle est l'héroïne condamnée de son propre Vertigo.

En 1940, Alfred Hitchcock adapte une première fois le roman dans un film angoissant qui permet au réalisateur de gagner le seul Oscar du Meilleur film de sa carrière.

En 2020, Ben Wheatley s'essaye lui aussi à l'histoire de Manderley et ses protagonistes rongé par les secrets et la culpabilité, laissant intacte l'intrigue du roman. 

Mention spéciale pour le jeu de Kristin Scott Thomas, toujours aussi époustouflante et qui manie une palette d'émotions suscitant sympathie et effroi

REBECCA : 1940 ou 2020 ?

 

illustration,ci-dessous,

des 2 films mis en perspective 

REBECCA : 1940 ou 2020 ?

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