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Knock on Wood

EUROPE et ses contradictions en 2019

28 Mars 2019 , Rédigé par Ipsus Publié dans #EUROPE de l'Atlantique à l'Oural, #GEOPOLITIQUE

 passoire ou forteresse,

l'Europe face à ses contradictions

EUROPE et ses contradictions en 2019
EUROPE et ses contradictions en 2019
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La Commission européenne a refusé de valider la fusion entre Alstom et Siemens. Un coup d’arrêt qui pourrait porter préjudice à la France mais aussi… à l’Europe.

Cette décision va encore donner du " grain à moudre" aux Populistes en vue des élections UE de mai 2019

La décision de la Commission européenne "va servir les intérêts économiques et industriels de la Chine", fulmine Bruno Le Maire.

Elle empêche Alstom et Siemens "de fusionner pour avoir le même poids que le grand champion industriel chinois", en l’occurrence CRRC Corporation, numéro un mondial du secteur ferroviaire plus gros qu’Alstom, Siemens et le Canadien Bombardier réunis.

EUROPE et ses contradictions en 2019

Le défi de l’Europe est maintenant de définir sa position dans un nouveau paysage dans lequel la puissance compte davantage que les règles et le bien-être du consommateur.

Elle se confronte désormais à trois questions : comment réorienter sa politique de concurrence ; comment combiner ses objectifs de sécurité avec ses priorités économiques ; et comment éviter de devenir l’otage des priorités de la politique étrangère américaine. Y répondre suppose de redéfinir la souveraineté économique.

La politique de la concurrence fait l’objet de débats passionnés. Pour certains, il faut modifier les textes communautaires pour permettre l’émergence de champions européens. Mais ceci ne va pas de soi. Il est vrai que l’Europe a besoin de davantage d’initiatives industrielles dans les domaines de l’intelligence artificielle ou des batteries électriques, où elle risque de devenir dépendante de puissances rivales. Il est vrai que l’appréciation des fusions-acquisitions et des aides d’État doit davantage prendre en considération le caractère global de la compétition économique. Il est vrai, enfin, que l’évaluation statique du pouvoir de marché des entreprises doit être complétée par des approches plus dynamiques prenant en compte l’innovation. Mais si elles sont souhaitables, ces évolutions ne doivent pas remettre en cause le fait que dans un monde de multinationales géantes, protéger les consommateurs requiert encore plus de politique de la concurrence.

Les priorités économiques et les impératifs de sécurité entrent souvent en collision.

Une décision de refuser une fusion-acquisition ou d’autoriser un investissement  international non dépourvu de motivations politiques peut avoir un sens économique, mais soulever des doutes d’un point de vue de politique internationale.

La solution n’est pas de politiser les règles de la concurrence, mais de donner à ceux qui ont la responsabilité de la sécurité la possibilité d’intervenir dans le processus de décision.

A cette fin, je propose, dans un futur rapport co-écrit avec d’autres économistes et des experts de politique étrangère, que le Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité aie le droit d’objecter, au nom de la sécurité, aux propositions de décision soumises à la Commission européenne en matière de fusion-acquisition ou d’investissements. Les Etats membres de l’UE disposent déjà de ce type de procédure, l’Union devrait faire de même.

Trois ans après l'échec d'un premier rapprochement, le français Alstom et l'allemand Siemens envisageaient de fusionner "entre égaux" leurs activités ferroviaires .

Une alliance économique pour créer un numéro 2 mondial du matériel roulant (en volume), "Siemens Alstom", qui vise notamment à contrer le géant chinois CRRC.

Elle est aussi politique, débattue entre l'Élysée et la chancellerie.

Vedette exploitée par la SNCF, le TGV deviendrait donc franco-allemand dans un premier temps, mais Siemens pourrait monter au-delà de 50,5% du capital après quatre ans.

Le nouveau groupe serait coté à la Bourse de Paris et son siège serait en région parisienne.

L'actuel PDG Henri Poupart-Lafarge resterait à sa tête.

Mais la France, actuellement actionnaire, n'y siègerait pas: cette perte de contrôle d'un fleuron de l'industrie française suscite des craintes relayées par les syndicats.

Alstom emploie 32 800 salariés, Siemens Mobility 27100. https://t.co/F6P4k4sw5H

EUROPE et ses contradictions en 2019

Siemens-Alstom: l’Europe tire contre son propre camp

Manfred Weber • 03 février 2019 @lopinion_inter


J’en connais qui doivent se frotter les mains. Ce sont les dirigeants de la CRRC, le géant chinois du rail, à l’approche de la décision de la Commission européenne relative à la fusion entre Alstom et Siemens dans le domaine ferroviaire.

Si les informations des derniers jours sont exactes, ils auront bientôt effectivement de bonnes raisons de sabrer le champagne : en empêchant le projet de fusion d’être mené à bien, l’exécutif européen s’apprête tout simplement à tuer dans l’œuf la seule entité qui aurait eu quelque chance de contrebalancer sur les marchés mondiaux l’influence de l’entreprise chinoise rapidement devenue, avec 28 milliards d’euros de chiffre d’affaires, le plus grand fabricant au monde de wagons de métro et de trains, de TGV et de locomotives.

A quelques mois des élections européennes, cela envoie un signal particulièrement malheureux aux citoyens européens : comment pouvons-nous, d’une part, expliquer que nous voulons réindustrialiser l’Europe et, en même temps, empêcher la création de champions européens réellement capables, comme Airbus, de jouer dans la cour des grands ? Comment pouvons-nous expliquer aux électeurs que l’Europe permet à nos économies d’être plus fortes dans la mondialisation si par ailleurs, nous mettons des bâtons dans les roues à nos entreprises ?

Je passe mon temps à dire que l’Europe est et doit rester un projet politique. Cela signifie que les décisions déterminantes pour l’avenir de l’économie européenne doivent être en ligne avec la vision et le projet politique que nous défendons. Elles ne peuvent pas être prises uniquement sur la base d’une application à la lettre de règles européennes désormais inadaptées au monde actuel – règles que, par ailleurs, aucun de nos concurrents ne s’embarrasse à respecter.

Seconds couteaux. Je ne peux me résigner à ce que l’Europe joue désormais les seconds couteaux dans l’économie mondiale. Je ne peux me résoudre à ce que dans le grand match de la concurrence économique mondiale, les Européens tirent contre leur propre camp.

En matière de politique commerciale, nous avons longtemps été naïfs, ouvrant un peu trop nos marchés aux entreprises étrangères sans toujours exiger de contreparties suffisantes. Nous en sommes revenus, fort heureusement, et disposons désormais d’outils pour protéger nos industries sensibles des investisseurs étrangers.

Siemens et Alstom, ce sont 62 000 emplois dans plus de 60 pays. Ce sont 15,3 milliards de chiffres d’affaires. Ce ne sont pas des quantités négligeables. Je sais que l’on me reprochera de m’attaquer au totem que représentent les règles européennes de concurrence. Elles ont évidemment leur raison d’être et sont, dans l’ensemble, tout à fait justifiées. Elles ont largement contribué à améliorer l’offre proposée aux consommateurs et à faire baisser les prix dans de nombreux secteurs.

Je suis néanmoins persuadé qu’il est possible de lutter contre les abus de position dominante et les monopoles tout en soutenant nos industries sensibles. Pour moi ces deux objectifs ne sont pas, ne devraient pas être contradictoires. Il s’agit d’une question de cohérence et de volonté politique. A bon entendeur…

L’eurodéputé allemand Manfred Weber préside depuis 2014 le groupe du Parti populaire européen (démocrates-chrétiens, droite et centre droit), la plus grande formation politique du Parlement européen. Il est candidat à la présidence de la commission européenne.

https://t.co/yVhY0spF3A
 

French and German engineering giants Alstom and Siemens are planning to merge their railway businesses. The European Union launched an investigation into the merger to explore its possible impact on competition.

The bloc's competition rules are absurd and need to be overhauled, France's Europe Affairs Minister Nathalie Loiseau said, speaking about the difficulties Alstom and Siemens are facing over their planned rail business merger. 

"I'm not criticising the (European) Commission for applying the rules… But these rules are absurd and were set up in the 20th century and we're in 2019," Nathalie Loiseau said.

EUROPE et ses contradictions en 2019
EUROPE et ses contradictions en 2019

Ces questions pourraient alimenter la campagne des élections européennes de mai 2019

Le projet d'un « Airbus » du chemin de fer, avec la fusion du constructeur de train français Alstom et de l'allemand Siemens, est-il menacé par des « technocrates rétrogrades » comme le laisse entendre le patron de l'entreprise allemande ?

L’UE est une mosaïque de peuples avec des religions, des langues, des cultures et des histoires différentes. Les Etats sont liés entre eux par des obligations très ténues des Traités.

La fracture est dans ce cas entre les populations et les élites « politiques et médiatiques » pro-européennes. Les opinions publiques des Etats de l’Ouest sont majoritairement hostiles à cet élargissement vers des pays de plus en plus pauvres.

L’immigration grandissante fera obstacle à ces adhésions. C’est pourquoi, l’élargissement sans fin est un problème qui ne peut que faire réagir.

Avec une monnaie unique et une politique générale aussi incohérente, l’UE va dans le « mur ».

Ajouter à cela, une approche économique imposée d’« austérité » comme simple objectif à terme pour l’Union européenne n’a pas plus de sens.

EUROPE et ses contradictions en 2019

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