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Knock on Wood

Pdro Almodovar et Pénélope Cruz 2019

20 Décembre 2018 , Rédigé par Ipsus Publié dans #Comme au CINEMA

 Penélope Cruz joue la mère du héros, Salvador, dans son enfance. Cette mère est différente de celle de Volver (2006), bien qu’elles soient toutes les deux d’origine campagnarde. La Raimunda de Volver était une femme d’aujourd’hui vivant à Madrid tandis que la Jacinta de Douleur et Gloire est une femme de l’après-guerre. L’action se déroule au début des années 1960 (l’après-guerre espagnol a été particulièrement long) dans un village de la région de Valence, où le personnage de Penélope et sa famille émigrent en quête de prospérité. Leur situation financière est si précaire qu’ils sont forcés de s’installer dans une partie du village où il n’y a que des grottes, habitées par des gens qui sont dans le même désarroi. La référence dans ce film, comme dans Volver, c’est Sophia Loren, qui symbolise pour moi la mère de toutes les mères. J’ai essayé d’habiller et de coiffer Penélope de la façon la moins glamour possible, mais sa beauté transcende tout ce que vous pouvez lui mettre ! Cette photo me rappelle une image très populaire qu’on voyait souvent dans les calendriers de mon enfance (c’était aussi un thème récurrent dans la peinture populaire) : la femme qui revient de la fontaine en portant une cruche d’eau. Merveilleuse Penélope ! »

Sur ce qui en a filtré depuis la fin du tournage, en septembre, le 21e film de Pedro Almodóvar est une histoire de retrouvailles, bien réelles ou en souvenir, dans la vie d’un réalisateur en souffrance. Ses amours, sa mère, ses acteurs, la mort, l’impossibilité de séparer création et vie privée, et le vide face à l’incapacité de continuer à tourner. Entre mise en abyme et témoignage autobiographique d’un cinéaste de 69 ans, le sujet n’est pas sans rappeler les errements du scénariste veuf et aveugle de ses Étreintes brisées (2009).

En revanche, contrairement à bon nombre des précédents Almodóvar, ceDouleur et Gloire est un film d’hommes. Ils y tiennent les premiers rôles : Antonio Banderas est Salvador, le réalisateur torturé ; Asier Etxeandía, un acteur qui a connu des jours meilleurs ; l’Argentin Leonardo Sbaraglia, un vieil amant. Les femmes chéries du maître espagnol sont à l’arrière-plan mais on croise quelques habituées : Penélope Cruz et Julieta Serrano, qui incarnent la mère du héros à des âges différents, Cecilia Roth ou Susi Sánchez. C’est surtout la huitième collaboration d’Antonio Banderas avec celui qui l’a rendu célèbre dans les années 1980 grâce à Matador, La Loi du désir et Attache-moi ! « Ce rôle est ce qu’il a fait de mieux depuis Attache-moi ! », a lâché Almodóvar à El Mundo en septembre.

Actuellement en postproduction, il envisage de sortir Douleur et Gloire en mars. Mais on serait tout sauf surpris qu’il repousse l’échéance pour répondre à une invitation du prochain Festival de Cannes. Là où il est comme chez lui et a presque tout connu : juré, président du jury, sélectionné six fois en ou hors compétition, récompensé des prix de la mise en scène et du scénario. Il ne lui manque qu’une Palme d’or.

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