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Knock on Wood

Les routes de la soie : The Silk Roads : A New History of the World

19 Avril 2019 , Rédigé par Ipsus Publié dans #GEOPOLITIQUE, #ASIE

Selon l’historien Peter Frankopan, les relations entre l’Occident et le Proche-Orient rappellent celle d’un couple malheureux. Tous les éléments positifs viendraient de l’Occident, tous les problèmes de l’Orient. Cette façon étroite et eurocentrée de considérer deux mille ans d’histoire ne cesse d’agacer – ou disons plutôt de surprendre – le flegmatique Britannique. Dans son ouvrage consacré aux routes de la soie, Frankopan fournit un correctif fascinant à l’Eurocentrisme et aux œillères de la classe politique.

Peter Frankopan présente sur près de 800 pages l’histoire de la région qui s’étend de la Méditerranée orientale à la Chine. L’historien d’Oxford considère qu’il s’agit du véritable centre du monde, le berceau de toutes les grandes religions, où les premières lois et les premières écritures de l’humanité ont vu le jour, une zone reliée en permanence à l’Europe grâce au vaste réseau des routes de la soie. Durant des siècles, les Européens admirent l’Orient pour son art, ses richesses et son opulence. Selon l’historien, il ne serait jamais venu à l’idée des Romains de s’installer dans le Nord de l’Europe. Même à l’époque des Croisades, les relations commerciales et une certaine tolérance religieuse se maintiennent dans la région.

Les relations se distendent avec l’émergence des puissances coloniales européennes comme l’Empire britannique, la France et les Pays-Bas. L’arrogance occidentale et l’attrait du profit immédiat provoquent des tensions toujours plus délétères en Perse après la découverte du pétrole. Frankopan explique clairement en quoi la politique à court terme menée par les Etats-Unis à la place des Anglais après la Deuxième Guerre mondiale entraîne les catastrophes du 11 septembre et l’apparition de l’Etat Islamique. L’historien esquisse en parallèle le portrait d’une région qui s’apprête à devenir le nouveau géant économique sous la houlette de la Chine. L’ouvrage mérite ainsi son sous-titre de « nouvelle histoire du monde ».

Du temps d'Auguste, 120 vaisseaux romains cinglaient chaque année en direction de l'Inde.

Mille ans plus tard les marchands juifs faisaient commerce jusqu'en Chine, tandis que les Vikings, passant par les fleuves du Nord, vendaient des esclaves à la frontière du califat de Bagdad.

En Asie centrale les écoles islamiques copiaient les monastères bouddhistes. Sait-on que les Huns se vêtaient de peaux de rats des champs finement cousues ?

Peter Frankopan, un historien d'Oxford, a publié sa version des « Routes de la soie », assortie d'un humble sous-titre : « Une nouvelle histoire du monde », qui a obtenu un grand succès outre-Manche (The Silk Roads, Bloomsbury, 2015). 

Les routes de la soie : The Silk Roads : A New History of the World
Les routes de la soie : The Silk Roads : A New History of the World
Les routes de la soie : The Silk Roads : A New History of the World
Les routes de la soie : The Silk Roads : A New History of the World
Les routes de la soie : The Silk Roads : A New History of the World
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